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Au Claire de la Vie
14 avril 2015

Famine Psychique

Je suis saoulé des fois, c'est ça que je dis. Voilà la vérité. Je suis saoulé non pas ivre de toi juste saoulé du monde et de tout. C'est dans ces moments où je suis perdue. Pas vraiment perdue en réalité mais perdue en moi-même. C'est à dire qu'il me manque quelque chose. Et souvent c'est quelque chose que je me refuse d'avoir. Que ce soit de dormir quand j'ai sommeil, de manger quand j'ai faim... Dans ces moments là où rien ne semble aller je m'énerve contre absolument tout comme si le monde était contre moi et que j'avais besoin de quelqu'un pour s'occuper de moi. Mais en réalité je n'ai besoin de personne à par de ma propre attention envers moi-même. Et ma tolérance envers ma condition humaine. J'ai faim. Voilà ce que je veux dire par là. Mais à la place de manger je vais me rendre triste, je vais me mettre sous les couvertures pour chercher du réconfort dans la chaleur de mon lit. Je n'arrive plus à faire face aux choses qui paraissent simples pour tout le monde. Je ne mange plus parce que je ne sais plus comment le faire et j'éprouve de la honte quand on me regarde manger à partir du moment et je suis la responsable de ce qui arrive dans mon assiette. Ce n'est même plus un histoire de régime à ce niveau là. Ce n'est pas un régime. Je serais seule je mangerais peut être une part de gâteau au chocolat et ce serait mon repas. 200 à 300 calories ce n'est pas plus qu'un repas léger. Où alors je mangerais une soupe lyophilisée à 50 calories. Et je prendrais plaisir à le faire. Le problème c'est que les gens qui ne le vive pas ne peuvent pas comprendre ca. Ce sage compte de calories dans la conscience absolue de son corps. Donc il faut leur donner une explication rationnelle et fixe à propos de quelque chose de changeant. Et quoiqu'il arrive ils ne comprendrons pas. Ils ne comprendrons pas car on n'a aucune envie de parler de nos dérèglements alimentaires poussés. On ne pourra pas parler des périodes où 'l'on passe des journées sans manger de manière tout à fait normal ni des moments où l'on mange juste n'importe quoi qui soit comestible. On ne leur expliquera pas que nous passons notre vie dans le contrôle et l'incontrole sans jamais pouvoir lâcher prise. On ne leur expliquera pas ce qui s'est passé avant avec nos mentors, on ne leur parlera pas assez bien des regards braqués sur nos corps toujours trop imparfaits. On ne leur expliquera pas qu'ils ne peuvent rien faire sinon cuisiner quelque chose de sain pour nous et nous dire de le manger. On ne leur dira que nous sommes capable de manger une dizaines de bonbons à la place d'un repas parce que c'est bon pour le moral les bonbons et que sinon nous ne pourrions pas le faire. On ne leur dira pas que pendant qu'on souri en disant "ca va je fais attention", on a hâte d'être à demain pour se lever et pouvoir dévorer quelque chose. On ne leur dit pas qu'on a faim car on ne peut en parler qu'aux autres danseurs. Car on a honte de cette faim aussi. On a honte de ne pas manger comme du fait de manger. Donc à choisir, autant ne pas manger on se sentira toujours mieux avec deux grammes en moins.

 

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