Monsieur,
Sachez que le contact de vos mains sur ma peau me manque même si je me suis privée moi-même d’être réceptive à ce touché.
Ce mouvement sur et sous mon épiderme semblable à nul autre impulsion sur cette Terre.
Terre désormais pour toujours aride de nos soupirs et de nos mots.
J’aimerais, de ces heures, garder toujours le souvenir, les senteurs sensibles et colorées. Mais je ne peux me le promettre à partir du moment où je décide de lâcher prise dessus.
Je vous promets cependant de me souvenir, à l’avenir, que le mot passion a bel et bien un sens et une valeur. Et qu’il a existé un moment où j’étais assoiffée de vous à la folie. Je me souviendrais aussi que c’est ce moment que vous avez choisi pour me rejeter en pensant ne rien pouvoir perdre.
En réalité c’est moi qui ne perdais rien. On ne peut perdre que ce que l’on a. Et vous pouviez avoir beaucoup encore de moi. Peut-être est-ce bien alors d’être parti à cet instant. Pour ne rien risquer de perdre qui puisse compter pour vous.
Puisque le reste ne comptait pas une seconde n’est-ce pas ?
Vous n’avez pas besoin de répondre, je n’ai plus de question à poser, j’ai bien tout compris.
Sachez que je vais bien et je me remercie de vous avoir accordé mon attention un jour, ou une nuit.
Sachez monsieur, que je ne vous ai jamais pris pour « ma pute », comme vous aimez si bien le dire. Je ne considère pas les gens en fonction de mon propre plaisir. Ni du leur. Vous êtes bien placé pour le savoir, parmi tous, car c’est envers vous que j’ai été sincère.
Donc monsieur, merci pour le plaisir. Puisque c’est la seule chose qui vous ai importée.
Je me souviens encore des mots prononcés par vous « Tu pourras toujours compter sur moi maintenant. ». Je vais faire en sorte de les oublier puisqu’ils n’étaient, sans aucun doute, qu’un mensonge de plus à ajouter à votre collection.
J’aimerais, monsieur, que vous fassiez attention à vous et que vous vous permettiez l’immense qualité de la sensibilité dans votre vie personnelle.
Je pense bien que vous n’en avez que faire de ce que je souhaite, mais je vous le souhaite malgré tout. C’est la dernière attention que je peux vous porter avant de m’échapper pour toujours de vous.
Sachez monsieur, que la colère ma agrippée souvent sans que je ne la montre un instant. Sachez monsieur, que je vous aime comme on aime un être humain. Et que j’aimais infiniment vos paroles quand elles étaient vraies et votre odeur quand mon visage était enfui dans votre cou.
Vos mots et vos mensonges ne pourront jamais effacer nos actions.
J’imagine que vous préférez vous dire que ces mots non pas d'importance, ni cette jeune fille blonde qui vous écrit aujourd’hui.
Sachez cependant que cette jeune fille que vous considérez comme une « sale pute » parce qu’elle ose ne plus vous céder, n’a cédé à aucun autre homme depuis la nuit de votre rencontre.
Bien à vous que j’ai été, aujourd’hui je vous fais mes adieux.
« La photographe »